En avril 2015, nous avons enfin terminé notre butte. Il était temps ! Nous avons positionné les derniers piquets et placé les planches. Le plus dur a été de déplacer la terre pour remplir la butte. Je ne sais pas combien de centaines de kilos il y avait mais toute seule je n'y serais jamais arrivée ! La terre était argileuse et je l'ai enrichie de compost afin de la rendre plus légère et perméable. Autour de la butte, j'ai creusé une allée étroite. La terre de la couche supérieure de l'allée a rejoint la butte. L'intérêt de cette allée c'est de se baisser le moins possible pour jardiner afin de préserver son dos. Comme la terre que l'on m'a donnée était très argileuse, j'ai creusé plus profond pour faire l'allée afin de remplir le fond de l'allée avec la terre argileuse et de mettre plus de bonne terre dans la butte. Cela dit, malgré toute la terre que j'avais à ma disposition, finalement, il m'en aurait fallu davantage pour faire une butte moins plate. Mais bon... ça marche quand même ! Au fond de l'allée, pour éviter d'avoir les pieds dans la boue les jours de pluie, j'ai mis des écorces de pin et une bordure en bambou. En plus c'est esthétique. La butte fait 1,7 m de large. J'ai beaucoup réfléchi avant de prendre cette décision. Je suis petite et il fallait que j'atteigne le centre de la butte. Est-ce que cela serait possible avec une telle largeur ? J'ai imaginé, je me suis projetée (si je puis dire)... Je l'aurais bien faite moins large, cela m'aurait rassurée, mais je voulais que la butte ait la surface la plus grande possible. Alors, j'ai suivi les conseils de l'auteur du livre. Tout le long de la butte, sur le dessus, des demi-rondins permettent de poser un pied sans écraser la terre pour autant, et de basculer le corps pour atteindre le centre de la butte. Et ça marche ! La butte ainsi réalisée est adoptée par toute la famille y compris Chat-Malo ! En mai 2015, le potager sur butte est prêt. J'ai raté la période de semis cette année là… Le temps passe et les saisons n'attendent pas. Alors j'ai acheté des plants BIO à des pépiniéristes rencontrés aux journées des Plantes de Saint-Jean de Beauregard et Courson (qui se déroule désormais à Chantilly). De même pour le paillage, j'ai été prise de court. Alors vous voyez sur la photo de la paille de lin... En attendant le BRF (Bois Raméal Fragmenté) que j'aurai lors de la tailles des arbustes et autre glycine du jardin. L'été 2015 fût chaud et sec. Les tomates furent délicieuse. Pas de mildiou cette année-là. J'ai arrosé rarement et toujours copieusement afin que le sol soit humide en profondeur pour favoriser la croissance des racines le plus profondément possible.  Cela rend les plantes plus autonome car elles puisent l'humidité en profondeur. Ainsi, quand la couche superficielle du sol est sèche les plantes ne sont pas en danger. Je n'ai quasiment jamais arrosé avec l'eau du robinet cet été-là malgré la canicule. Le récupérateur d'eau de 500 litres a suffi. Avec le paillage, et des arrosages ponctuels mais copieux, les légumes ont très bien poussé (en Ile de France en 2015).

En Novembre 2014, démarre donc la construction de notre butte. Pour m'aider à la concevoir, j'ai choisi un livre très pratique : Manuel de culture sur butte : Une démarche permaculturelle. Pas de labour, pas de produits chimiques, des légumes bons, sains et bios ! de Richard Wallner Après lecture de ce livre, qui donne beaucoup de détails pratiques pour réaliser différents modèles de buttes, je choisis celui qui me convient le mieux. Mon projet s'affine et je choisis de créer une butte surélevée qui me plait beaucoup pour son esthétique et qui me semble plus confortable pour le dos. Pour réaliser un encadrement solide et durable, je commande des planches en chêne massif d'une épaisseur de 4 cm. La butte fera 1,7 m de large et 4,5 m de long. Afin de maintenir les planches et le poids de la terre, je choisis des piquets en pin d'un diamètre de 6 cm. La hauteur de la butte est de 45 cm et les piquets sont bien plus longs afin d'avoir une hauteur suffisante en terre pour maintenir le cadre et tout le poids de la terre. Pendant que je réfléchissais et étudiais la meilleure façon de procéder par rapport à notre espace et nos besoins… Alors que je me demandais où j'allais bien pouvoir trouver la terre nécessaire et comment j'allais la rapatrier jusqu'ici… Mon amie la sérendipité m'a encore donné un coup de pouce (vert) ! Un de mes voisins m'a proposé de la terre en grande quantité. Au même moment, il réalisait une extension de sa maison nécessitant de creuser des fondations. Quelle chance ! La camionnette qui devait emporter la terre en déchèterie n'a eu que quelques dizaines de mètres à faire. J'ai récupéré 2 bennes de terre de jardin que l'on peut deviner sous la bâche blanche (sur la photo). Parfait pour remplir ma butte. Puis, décembre est arrivé, le froid aussi. Nous avons fait une pause jusqu'au printemps suivant malgré l'impatience de voir notre butte terminée et prête à accueillir les petits habitants, les plantes et les petits animaux du jardin. Vive la sérendipité et vivement 2015 !

2014 : Deux surprises (de conscience) pour une année décisive ! En 2014, le niveau de la terre avait encore baissé et j'ai dû ajouter plusieurs sacs de terreau horticole. Ha oui, j'ai persisté ! Puis nous avons installé un récupérateur d'eau de pluie de 500 litres. Un bio progrès, n'est-ce pas ? ;-) Et là plusieurs choses se sont passées. La première surprise me fit prendre conscience que ma méthode de culture n'était pas la meilleure ! En effet… Cette année-là, j'avais semé des graines de tomates et de courgettes en grand nombre et tous les plans ne rentraient pas dans le potager carré (1,5 m x 1,5 m). J'ai offert des plans aux amis mais il m'en restait encore. Alors, j'en ai planté en dehors du carré. Justement, il y avait un monticule de brindilles et autres feuilles, qui aurait dû finir dans le compost mais faute de temps… Vous savez ce que c'est ! Cela faisait bien un an que j'accumulais ce que je taillais dans le jardin sur ce tas. Je pousse un peu les branchages du dessus - les plus récents - pour atteindre la terre créée par la dégradation des plus anciens, un vrai nectar, et je plante donc un pied de tomates et un pied de courgettes dans cette terre tendre. Quelques semaines après : Stupeur ! Les deux pieds plantés en dehors du potager étaient bien plus robustes et beaucoup plus grands que les deux pieds plantés dans le potager carré. Il suffit de regarder la photo… Sur la photo, à gauche, le pied de courgette est énorme et le pied de tomates qui se trouve juste derrière également ! Dans le potager carré, il n'en est pas de même. On distingue le pied de courgette à l'extrémité droite du potager carré (vous le voyez ?) et le pied de tomates qui se trouve derrière - au fond à droite. La terre du carré potager était donc vidée de sa substance, de sa richesse et ne pouvait plus m'offrir de beaux et bons légumes. Désespoir… La deuxième surprise... La sérendipité fait bien les choses, et j'avoue être à son écoute autant que possible. Lors d'un petit week-end dans le Cotentin au mois d'avril, la sérendipité est venue à mon secours. Dans une box "week-end en chambre d'hôtes" que l'on nous a offert, j'ai choisi le Cotentin, au coeur de la nature, "dans une ancienne ferme restaurée avec des matériaux éco-sains, chaux, lin, laine de mouton…". Je crois que c'est ce qui m'a attirée, les matériaux "eco-sains", loin de la pollution, au plus près de la nature, intacte et saine. Le couple qui nous recevait avait un potager BIO (of course) sur butte en permaculture... En permaculture ? Durant ce week-end, de longues discutions, mes questions et des explications : Kokopelli, les semences libres, la permaculture… Je buvais leurs paroles ! C'était décidé, j'agrandirais le potager carré et le transformerais en une butte avec une terre vivante à base de terre végétale mais pas seulement ! Terminé le terreau, qui une fois vidée de ses richesses, n'est plus qu'un support inerte et sans vie. Désormais, je m'inspirerai des principes de la permaculture car j'étais conquise ! En novembre 2014, je me lance dans la création d'un potager sur butte que nous terminerons en mai 2015…

Et en 2013 ?... En 2013 l'année à commencé sous la neige en région parisienne. L'hiver 2013 fût long et froid. La neige a été omniprésente tout au long du 1er trimestre.

Potager sous la neige et son chou d'Aubenton majestueux ! Photo prise le 19 janvier 2013 - IDF

On distingue encore quelques petits tuteurs en bois... le chou d'Aubenton, régnant au centre du potager, et au fond à droite ?... Je ne me le rappelle pas. Les restes d'un pied de tomates peut-être ? Sans doute car on voit les tuteurs en spirale à côté. En avril le temps s'adoucit et le printemps arrive enfin ! Le chou d'Aubenton (vivace) a survécu à l'hiver rigoureux de 2013 !

Aneth (devant), chou d'Aubenton (on l'aperçoit au fond à gauche)

Dans mon potager carré "éternel", je plante directement les plans de légumes achetés aux pépiniéristes et je n'enrichis pas la terre… Pourquoi faire ??… C'est un potager carré éternel, non ? Un potager carréternel ! si si !! Mais je remarque que le niveau de la terre à bien baissé de 10 à 15 cm. Quand même !! Bizarre... Malheureusement je n'ai pas pris beaucoup de photos cette année-là. De mémoire, la récolte fut moyenne.

Cerfeuil vivace et roquette

J'ai essayé des légumes et aromatiques qui ne m'ont pas trop plu, comme le chénopode bon henri (vraiment trop amer), le cerfeuil vivace… Je n'en replanterai pas. On les reconnait sur cette photo prise en septembre. On voit aussi la roquette à droite devant, des bettes à couper, un pied de livèche... Ceux-là, je les garde !

Début de l'automne, 22 septembre 2013

Au début, j'avais suivi les conseils lus sur certains blog. Les 2 premières années, j'ai découpé le potager carré (de 1,5 x 1,5 m) en 9 petits carrés pour organiser les plantations à l'aide ficelles tendues. C'était bien, ça faisait "pro" ! ça me rappelait mon grand père qui utilisait ce procédé pour planter ses oignons de tulipes bien alignés. Pas très satisfaite de cette année bizarre, des légumes décevants, des récoltes qui ne m'ont pas laissé des souvenirs exceptionnels... Je réfléchissais déjà à ce que je pourrais bien faire pour améliorer les choses. L'hiver porte conseil !...

Après la récolte spectaculaire obtenue avec un seul pied de tomates en 2011 - 131 tomates, soit 17kg pour un seul plant - je décide de créer un "vrai" potager carré en 2012. J'ai fait l'acquisition d'un encadrement en bois, de 1,5 m de coté et d'une hauteur de 60 cm environ. La surface de mon premier potager carré était de 2,25 m2. Afin que la terre reste dans ce bac géant, j'ai ajusté un feutre géotextile contre les parois intérieures. Ce "tissu" fin laisse passer l'eau et la terre peut respirer, tout en la retenant dans le bac. Avant, je ne savais pas que cela existait… Ils ont vraiment pensé à tout ! Le volume du bac ? 1,35 m3. C'est beaucoup ! Il m'a fallu 34 gros sacs de terreau horticole BIO pour le remplir. Oui, du terreau horticole, vous avez bien lu ! Ce que je ne referai plus aujourd'hui… Je vous expliquerai pourquoi un peu plus tard. Dans mon potager carré tout neuf, Bio of course, j'ai fièrement et fébrilement planté un pied de tomates, un pied de courgettes, des aromatiques et des légumes anciens, souvent vivaces, ceux que l'on qualifie de "perpétuel". Des légumes éternels… Comme les diamants ! Le terreau horticole était enrichi et "prêt à l'emploi". Les légumes récoltés en 2012 furent beaux et abondants. Je n'ai rien pesé... Mais ce fût délicieux ! Tout semblait tourner rond dans mon potager carré… J'avais trouvé LA solution pour un potager... Éternel ! A votre avis, que s'est-il passé en 2013 ? Y a-t-il eu des changements ? Des découvertes ? Des nouveautés ?...  

Tout a commencé en 2011... Avant d'avoir une maison... Je n'avais même pas de balcon. Dans mon petit 40m2, j'avais une quarantaine d'orchidées et quelques aromatiques sur le rebord des fenêtres : basilic, ciboulette... Je comptais rester dans cet appartement 5 ans maximum et j'y suis restée 17 ans ! Mais ça c'était avant. En 2011, je déménage dans une maison avec un petit jardin. Lors de sa première visite, une amie m'offre un plant de Tomates Bali. Je me renseigne sur les besoins des plants de tomates et je le bichonne. En 2011 l'été fût beau et chaud, temps idéal et fort apprécié des tomates. J'ai donc arrosé copieusement mon plant de tomates et ajouté à la terre, 1 seau de compost chaque mois, car les plants de tomates sont très gourmands. Ce seul pied de tomates que j'avais alors, m'a vraiment gâtée. Du 4 juillet au 10 novembre 2011, j'ai récolté 131 tomates, soit près de 17 kilos !!! La plus grosse tomate de la récolte avait une forme bizarre... Et les dernières tomates récoltées ne voulaient plus rougir... Les tomates ont besoin de chaleur pour rougir et en novembre, plus d'espoir de ce côté là. J'ai donc cueilli les tomates vertes qui restaient, près de 2 kilos, et je les ai cuisinés à la poêle comme des légumes verts. Un délice ! Les années suivantes, je me suis vraiment lancée. Potager carré, compost... puis potager en permaculture sur butte... En plus des légumes "classiques" connus de tous, je cultive maintenant des légumes vivaces dits perpétuels, je m'intéresse également aux sauvages comestibles et j'adore colorer les plats avec des fleurs comestibles qui sont souvent douce au palais. Je vous présenterai tout ce petit monde très bientôt et partagerai avec vous mes découvertes, techniques et astuces pour avoir un beau (et bon) potager BIO. Prêt(e) pour l'aventure ?